Synthèse de la campagne de comptage

En octobre 2017, Vélocité Grand Montpellier a réalisé une campagne de comptage des cyclistes afin de dresser un état des lieux de la pratique du vélo dans l’espace urbain montpelliérain. Les auteurs ne prétendent pas suivre une méthodologie strictement « scientifique », mais veulent accompagner la mise en place d’une cartographie interactive sur les observations des usagers cyclistes locaux. Cet observatoire appelé Vélobs a déjà recueilli de très nombreux signalements des problèmes et solutions pour le vélo à Montpellier et peut être consulté sur internet : www.velocite-montpellier.fr/velobs.
Pour les deux opérations, il s’agit de donner un aperçu bien réel des pratiques cyclistes à Montpellier et de servir de base pour les discussions et analyses ultérieures, comme le démontre ce document qui présente également de quelques solutions.
En un mois, 190 comptages ont été réalisés sur 28 lieux différents de Montpellier. Pendant près de 36 heures, 4.005 cyclistes ont été comptabilisés, soit environ 1 toutes les 30 secondes.
On peut tirer de cette enquête un certain nombre d’observations :
Lorsqu’elle a fait l’objet d’un comptage (31% des cyclistes comptés), la proportion d’hommes est de 63%, celle des femmes de 34%, celle des enfants de 3%.
Les cyclistes sont plus nombreux autour des universités et sur les pistes cyclables bien aménagées en axes structurants, comme celle qui longe le Lez. A certains endroits passent plus de 300 cyclistes à l’heure – ce qui fait autant de voitures en moins.
Dans le centre ville, on observe parfois plus de cyclistes que de voitures. C’est le cas sur le pont de Sète ou dans la rue de Verdun. Par contre, les cyclistes semblent éviter au maximum les axes très fréquentés par les voitures comme l’avenue de Toulouse ou l’avenue de Palavas.
Très peu d’enfants font du vélo, même près des établissements scolaires. Est-ce dû à la peur des parents ou/et au manque de vraies pistes cyclables ? Quelques mamans transportent leurs enfants sur le porte-bagage, ce qui paraît être plus dangereux que de leur confier un vélo… Par contre, on peut observer plus d’enfants les weekends
en balade familiale le long du Lez.
La cohabitation entre cyclistes et piétons ne semble pas être un problème majeur. La plupart des piétons ne respectent pas les pistes cyclables, comme les vélos ne respectent pas toujours les trottoirs. Mais en général, l’espace est partagé avec courtoisie et sans accrochage.
Une observation particulière a été faite aux feux tricolores : les cyclistes et les piétons adoptent visiblement le
même comportement et traversent en évitant les voitures avant de se conformer à la couleur des feux ce qui souligne la pertinence de la revendication déjà portée par Vélocité de mettre en place des tourner à droite cyclistes.
20% des cyclistes portent un casque, davantage en dehors des zones habitées que dans le centre ville, plus les gens qui font des trajets professionnels que les cyclistes occasionnels.
On a compté seulement une centaine de trottinettes contre 4000 cyclistes (quelques rollers), utilisées surtout sur des distances courtes par des enfants sur le chemin de l’école.
Environ 10% des vélos enquêtés ont une assistance électrique.

Quelques éclairages particuliers:

Avenue de Toulouse
Pour éviter le danger sur cet axe important pour la circulation motorisée (comme sur le chemin de Moularès et l’avenue de Palavas), 30% des cyclistes roulent, dans les deux sens, sur les trottoirs non adaptés, en concurrence avec les piétons bien plus nombreux.
Rue de Verdun, et rues alentours (A. Olivier, Clos René, Alfred Bruyas, Boussairolles etc.)
Beaucoup de piétons marchent dans la rue, car les trottoirs sont étroits et en partie encombrés par des poubelles, vélos garés, etc. Les observateurs ont compté autant de vélos que de voitures, et il y a 10 fois plus de piétons. De nombreux cyclistes passent en sens interdit devant le Rockstore, par manque d’alternative praticable, ce qui justifierait ici un double sens cyclable.
Et pourquoi ne pas mettre tout ce petit quartier en zone partagée (20 km/h), autorisant les piétons à marcher dans la rue et les cyclistes à rouler dans les deux sens… Comme il y a des écoles maternelles et primaires dans le quartier, cela sécuriserait aussi la circulation des enfants.
Rue Doria, rue Gerhardt (entre les Arceaux et la faculté de Saint-Charles)
Cet axe est très fréquenté par les cyclistes, dans les deux sens, alors que les rues sont en sens unique. On y a recensé plus de 100 vélos par heure le matin entre 8h et 9h les jours ouvrables (une vingtaine le samedi). Les cyclistes remontent en sens interdit sur les trottoirs pourtant très fréquentés par les piétons (120 par heure). Une piste cyclable bidirectionnelle semble s’imposer dans cet axe structurant nord/sud entre les quartiers Gambetta, Figuerolles et la Chamberte d’un coté et les facultés de l’autre, d’autant qu’il n’existe pas de réelle alternative à cet itinéraire.
Quartier gare, Pont de Sète
Depuis la fermeture du pont à la circulation de transit, le nombre de voitures a fortement diminué. Dans le sens du boulevard de Strasbourg, il y a maintenant autant de cyclistes que de voitures. Les deux ponts de la gare sont des axes indispensables pour la traversée du chemin de fer, en particulier par les vélos. Or la présence de multiples obstacles rend le passage très compliqué. Beaucoup de cyclistes sont contraints de se frayer un passage en zigzagant sur les trottoirs.
Rue Saint-Guilhem
Des scooters et motos sans autorisation d’accès circulent (souvent un peu vite) et stationnent en zone piétonne… Par contre la plupart des cyclistes partagent l’espace avec les piétons sans accrochage.
Avenue de Pirée (au niveau de la fontaine du Lez devant l’Hôtel de Région)
200 cyclistes en une heure et 150 piétons : cet itinéraire fait partie des axes structurants très fréquentés. Mais la piste partagée entre piétons et cyclistes est en mauvais état en raison des racines des pins parasol, ce qui amène certains cyclistes à l’éviter et rouler carrément sur la route.