Vélo : la Ville changerait-elle de braquet ?
L’affaire. Pour la 1re fois en quatre ans, le maire a reçu des membres de Vélocité. Avec des propositions.
Il a suffi d’une phrase malheureuse du maire de Montpellier, « sortie de son contexte » selon lui, pour que le peloton des fondus de la petite reine se mobilise. Et quel peloton !
Le hashtag #Jesuisundesdeux a fleuri sur les réseaux sociaux avec des centaines de contributions, tandis que la Vélorution du 10 novembre, organisée en quelques jours à peine, a rassemblé plus de 1.200 adeptes venus de toute la Métropole (10 à 15 fois plus qu’à l’accoutumée !). Cyclistes convertis ou en passe de l’être, vélotafeurs (qui l’utilisent pour aller au boulot), familles, ils étaient tous là. À bicyclette, vélo-cargo ou couché, avec remorque…
« Le vélo n’est plus un outil pour se rendre d’un point A à un point B, témoigne Nicolas Le Moigne, de l’association Vélocité. C’est devenu un véhicule à part entière avec lequel on fait tout au quotidien et en famille : courses, trajets à l’école, balades… » Une philosophie de vie, en somme, à l’heure où les centres urbains crachent leurs poumons congestionnés et pollués.
Pour ne pas rester en carafe et se refaire la cerise, Philippe Saurel a donc convié Vélocité, en début de semaine… après quatre ans de silence. Mieux, il a même avancé des propositions à la délégation. « C’est un réel progrès, relate Daniel Frayssinet, le président de Vélocité. Nous ne sommes pas des ayatollahs du vélo mais nous sommes prêts à apporter notre expertise car la marge de progression est immense. »
Premières mesures : une campagne municipale contre les incivilités sur les pistes cyclables, la construction d’une vraie vélostation à la gare fin 2019 et la nomination d’un chargé de mission à la Métropole pour instaurer une concertation permanente. « On espère que ce dialogue sera constructif et systémique car le vélo est une solution d’avenir, reprend Cathy Aberdam. Il faut arrêter les petits aménagements par ci, par là, et raisonner à l’échelle de la métropole. »
Philippe Saurel reconnaît « vouloir s’occuper personnellement du dossier » désormais. « On va établir une véritable politique du vélo. » Dans huit jours, l’édile présentera son schéma directeur des mobilités. Reste à savoir si le budget sera à la hauteur des attentes…
DIANE PETITMANGIN
dpetitmangin@midilibre.com